Bien vieillir, c’est possible, je l’ai fait !

Voltaire disait « être heureux, c’est bon pour la santé ». Le professeur Gilbert Lagrue, 91 ans, reprend volontiers cet aphorisme à son compte quand il présente son ouvrage : « Bien vieillir, c’est possible, je l’ai fait ! ». L’éminent spécialiste des maladies vasculaires y donne une série de conseils très précieux. Car, s’il est bien placé pour savoir que les traitements médicaux et chirurgicaux sont indispensables, il est persuadé que notre mode de vie et nos comportements au quotidien influent sur notre vieillissement.

Une alimentation équilibrée et peu salée

Et Gilbert Lagrue de vulgariser des études qui mettent en avant « les dangers d’une suralimentation, avec des apports excessifs en graisses animales et aliments sucrés, une quantité de sel trop importante, une sédentarité avec absence d’exercice. » Si ces principes sont désormais connus de tous, ils doivent être pris en compte le plus tôt possible. Résultat, le professeur préconise d’adopter une alimentation équilibrée, peu salée, et de limiter au maximum les boissons alcoolisées ; de pratiquer régulièrement une activité physique suffisante ; de ne pas fumer ou tenter d’arrêter le plus tôt possible. Rien de très réjouissant, direz-vous ? Sauf que le professeur Lagrue lui-même n’hésite pas à boire trois cafés par jour et à craquer parfois pour un petit verre de Porto ou une tablette de chocolat. « En raison de leurs qualités nutritionnelles et pharmacologiques, le café, le thé et le chocolat peuvent avoir des effets importants sur l’évolution du vieillissement. Tous trois contiennent de la caféine qui joue un rôle important sur certaines fonctions cérébrales et vasculaires » plaide-t-il.

Conserver une activité intellectuelle

En 264 pages, le professeur Lagrue dresse un panorama complet des problématiques du « bien vieillir ». Outre les clefs d’une bonne hygiène de vie, il fait le point sur la longévité, livre ses secrets pour changer ses habitudes et décrit avec son œil d’expert tous les progrès de la science. S’il ne remet pas en cause les capacités physiques individuelles et nos différences de bagages génétiques, il prend largement en compte l’aspect psychologique. S’appuyant sur le parcours de Jean d’Ormesson, Jean-Pierre Marielle, Line Renaud ou Michèle Morgan, il constate que « toutes ces personnalités, qui disent avoir adopté un mode de vie très sain, ont conservé en permanence une grande activité intellectuelle, en lisant, en écrivant ou en apprenant leurs textes. Le cerveau vieillit d’autant moins qu’il travaille davantage. » Et il conclut en reprenant une phrase de Samuel Ullman : « La jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit, un effet de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, un goût de l’aventure. »

« Bien vieillir, c’est possible, je l’ai fait ! » du professeur Gilbert Lagrue, Éditions Odile Jacob.