Véronique Hochard, créatrice de l’entreprise « PapyClic et MamyNet »

veronique hochardCréatrice de l’entreprise « PapyClic et MamyNet », qui a pour vocation de donner des cours d’informatique à domicile, Véronique Hochard n’est pas une chef d’entreprise comme les autres. Elle a travaillé plus de 25 ans dans l’industrie automobile avant de se lancer dans l’aventure du service à la personne. Elle nous raconte son étonnante histoire…

Comment êtes-vous passée de l’industrie automobile à la création d’une PME ?

J’ai été engagée en 1982 au service informatique de PSA Peugeot Citroën, dans ce qui était à l’époque la première usine au monde de fabrication de moteurs diesel, située à Trémery-Metz. J’ai passé 18 ans dans ce service où j’ai fait aussi bien de la programmation, de l’analyse que de la formation et du développement. J’ai donc un savoir-faire informatique assez poussé. Ensuite, j’ai travaillé pendant 18 mois comme responsable d’une ligne de production avec 70 personnes à diriger avant d’intégrer le service qualité à l’international. Après 25 ans chez PSA, j’ai eu envie de changer d’horizon et j’ai créé une société de vente à domicile qui a vivoté pendant quatre ans avant de déposer le bilan.

Un échec qui vous a permis de mieux rebondir ?

Si l’on peut dire (rires). Au grand dam de ma famille, je me suis isolée dans mon jardin et me suis jurée que je ne travaillerais plus ! Pendant près d’un an, je me suis consacrée à mes plantations et mes amies venaient me rendre visite. Un jour, l’une d’entre elles m’a fait part de son achat d’un ordinateur et des difficultés qu’elle rencontrait à s’en servir. De fil en aiguille, j’ai fini par créer PapyClic et MamyNet. Au départ, j’avais un rendez-vous par semaine et, maintenant, j’en ai en moyenne trois par jour.

Quelle est votre clientèle ?

Elle est composée aussi bien de sexagénaires qui attendaient la retraite pour se lancer dans l’aventure que des « geeks » (sourire) de 70, 80 voire 90 ans qui vivent chez eux et sont des pratiquants réguliers. Parmi mes clients, je compte une personne de 87 ans qui possède un iPhone, un iPad, un PC et un Mac et qui prend un réel plaisir à découvrir des tas de choses. Ils ont tous une vitalité extraordinaire. Et puis, il ne faut pas oublier que l’informatique constitue un excellent exercice intellectuel.

Que réclament ces « élèves » surmotivés ?

Ils ont d’abord besoin d’entretenir un lien intergénérationnel à travers les mails et Skype par exemple, mais aussi d’échanger des photos et des vidéos avec leurs enfants et petits-enfants qui sont parfois à l’autre bout de la planète. C’est alors un outil extraordinaire. Internet leur permet également de découvrir le monde, de voyager, de lire les journaux ou de visiter un musée virtuel, et donc d’apprendre tous les jours sans bouger de chez eux. Au début, le rythme est intensif avec une séance chaque semaine pendant un mois, un mois et demi. Après, ils volent de leurs propres ailes. Mais ils reviennent toujours vers moi à un moment ou un autre, pour que je les conseille sur l’achat d’une imprimante ou pour découvrir un nouveau domaine. Au fur et à mesure, je deviens la référente, la conseillère que l’on contacte en cas de besoin. Ils sont très respectueux, sûrement une question de génération, et ne m’appellent pas à trois heures du matin (sourire), je vous rassure.

Quelle forme prennent vos cours ?

Ils sont réalisés sur mesure car chaque demande est spécifique. Il n’est pas rare d’y trouver des personnes déçues par les cours en mairie ou en association car trop généralistes ou ne correspondant pas à leurs besoins. En étant chez eux, je m’adapte à leur matériel et à leurs envies. En plus, je ne suis pas là pour juger de leurs capacités, mais pour les aider à progresser à leur rythme.

La tablette tactile est devenue l’outil idéal, non ?

Exactement ! C’est plus pratique et instinctif qu’un ordinateur. Par exemple, se servir d’une souris n’est pas aussi simple que cela peut paraître. En revanche, faire une photo et l’envoyer à ses enfants grâce à une tablette, c’est magique ! J’ai une cliente qui écrit des poèmes et avait donc besoin d’un vrai ordinateur. Pas de problème, il faut s’adapter.

Vous ne regrettez pas votre travail chez PSA ?

Oh, pas du tout ! (rires) J’ai désormais 150 clients à qui j’apporte plus qu’un service. J’adore être à leur écoute et leur apporter mes compétences pour les aider au mieux. Et plus d’une fois, il se crée un véritable lien affectif. Je fais vraiment de belles rencontres…