Entretien avec Armelle Le Bigot Macaux, Présidente de l’EGPE (École des Grands-Parents Européens)

Entretien-Le BIGOT MACAUX Armelle

Armelle Le Bigot Macaux

Diplômée en droit, en économie et en marketing, Armelle Le Bigot Macaux est Présidente de l’EGPE (École des Grands-Parents Européens), association qui facilite les relations intergénérationnelles. Elle nous livre sa vision d’experte sur le rôle clef des grands-parents dans la société et dans la famille, et d’abord en ce qui concerne le « bien grandir » des petits-enfants…

Que propose L’EGPE comme services aux grands-parents ?

L’EGPE est un lieu privilégié d’informations sur le rôle des grands-parents. Elle a de nombreux outils pour répondre aux interrogations de ceux qui veulent avoir les meilleurs rapports possibles avec leurs enfants et, bien sûr, leurs petits-enfants. Depuis plus de 20 ans, l’EGPE est une véritable école de la vie, d’où son nom, car c’est à la fois un lieu de rencontre et de partage, d’aide et de soutien. Si les petits-enfants sont différents aujourd’hui, leurs grands-parents aussi. Et notre mission est de tout faire pour favoriser la cohésion familiale, malgré l’évolution de la société. Nous avons un pôle écoute avec, par exemple, un service « Allô grands-parents » et son accueil anonyme. Nous proposons également des entretiens personnalisés avec des psychologues. Notre pôle médiation et celui du juridique permettent de régler d’éventuels conflits. Par ailleurs, nous organisons des ateliers de lecture, d’informatique, d’écriture, des groupes de paroles et le mercredi des ateliers loisirs intergénérationnels.

Combien comptez-vous d’adhérents ?

En fait, nous avons une quinzaine d’associations EGPE en France qui regroupent près de 2 000 adhérents. Il y a également des antennes en Suisse et en Belgique, mais je voudrais « rallier à la cause » des associations dans d’autres pays européens qui auraient le même concept que le nôtre. C’est une de mes grandes missions pour 2016.

Justement, que représentent les grands-parents aujourd’hui dans notre société ?

Ils ont toujours une place prépondérante, même si elle a évolué en raison de leur volonté et leur appétit de savoir, de voyager, d’agir, mais également par leur capacité à comprendre le monde qui bouge. Aujourd’hui, les grands-parents sont en éveil, maîtrisent les nouveautés comme l’informatique et s’investissent dans différentes formes d’actions comme le bénévolat. Bien sûr, être « papy » ou « mamie » s’impose naturellement, mais on découvre qu’il n’est pas évident de tenir sa juste place auprès des petits-enfants. Ces derniers ne sont avec nous que si leurs parents veulent bien nous les confier.

Pourtant, le rôle des grands-parents n’a pas vraiment changé.

C’est vrai, mais il a un peu évolué. Nous devons toujours ouvrir les petits-enfants sur la société et l’environnement, transmettre l’histoire et les valeurs de la famille. C’est fondamental pour eux d’avoir des racines. Et ils sont très demandeurs. Des études montrent que ce sont les premiers à avoir le sens de la famille. Mais elle-même a changé. Par exemple, nous constatons qu’au cours des éclatements liés aux recompositions familiales, chaque grand-parent est inquiet des retentissements sur ses petits-enfants. Sa présence est tout à fait indispensable car il représente alors un pilier de stabilité et de permanence dans les moments perturbants.

Grâce à vous, l’EGPE multiplie les opérations sur le terrain.

Je mettrais l’accent sur deux d’entre elles. Nous organisons des ateliers de langage dans les écoles maternelles. Ainsi, des aînés bénévoles apprennent à des enfants défavorisés à développer leurs capacités d’expression. Nous avons également l’opération « Tricotez cœur » qui donne l’opportunité à des centaines de jeunes mères en difficulté de bénéficier gratuitement de vêtements. En 2014, ce sont plus de 45 000 pièces, produites avec amour par des tricoteuses bénévoles de la France entière, qui ont été distribuées. Nous allons bientôt sortir un cahier de vacances des grands-parents pour leur permettre d’organiser de nombreuses activités avec leurs petits-enfants. Le but : partager et mieux se connaître en s’amusant.

Quels sont vos projets ?

J’en ai plein mes tiroirs. Je voudrais multiplier encore les actions avec, par exemple, une opération de plantation d’arbres qui impliquerait grands-parents et petits-enfants. Je voudrais aussi relancer le prix littéraire des grands-parents pour montrer aux plus jeunes la valeur du papier à l’heure du tout numérique. Bref, il y a encore beaucoup de choses à faire pour rapprocher les générations…

Pour en savoir plus :

www.egpe.org
01 45 44 34 93