Jean-Pierre Pernaut : « Continuer à montrer la richesse des régions de France ! »
Jean-Pierre Pernaut est l’une des personnalités préférées des Français. Aux commandes du journal de 13 heures de TF1 depuis 28 ans, il continue à multiplier les expériences. La preuve, il vient de lancer la sixième édition de son fameux Almanach des Régions. Rencontre avec un homme de télévision toujours passionné…
À 65 ans, le mot retraite vous semble bien étranger. Quel est votre secret pour conserver une telle énergie ?
Ça commence par la passion que j’ai pour mon travail. J’adore travailler tous les jours pour concevoir un journal proche des préoccupations des gens, au plus près de la vie dans les régions, tout en restant fort sur l’actualité nationale et internationale. C’est passionnant de diriger une équipe formidable de 250 journalistes et correspondants dans la France entière. Résultat, nous avons aujourd’hui le deuxième journal télévisé d’Europe par son audience. Croyez-moi, ça donne la pêche et ça donne envie de continuer.
Comment entretenez-vous votre forme ?
Soyons honnête, je ne fais pas un métier très physique. Je ne fais pas du tout attention à ce que je mange (rires) et je pratique surtout… le jardinage. Avec mon fils aîné, je participe au Trophée Andros, une compétition automobile sur glace. Mais cette année, j’ai eu un accident domestique qui m’a éloigné du journal pendant un mois et qui m’empêche de jouer les casse-cou en voiture. Mais je ne désespère pas d’y revenir très vite.
Votre Almanach des Régions 2016 vient de sortir. Pouvez-vous nous le présenter en quelques mots ?
En résumé, ce sont des centaines d’informations consacrées aux richesses extraordinaires du patrimoine de nos régions. Chaque année, nous l’enrichissons de nouvelles rubriques. Il y a aussi un tas d’anecdotes insolites, des légendes, des charades, des recettes de cuisine, etc. Nous avons conservé ce que l’on appelle « la rubrique du 13 heures » avec un nouvel endroit à découvrir chaque jour.
Justement, vous avez été le premier à défendre la France des traditions et de l’artisanat dans votre journal télévisé. Cela tient-il de vos origines amiénoises ?
Peut-être… Mais c’est avant tout l’envie des journalistes de TF1 et de moi-même de proposer un journal plus proche des gens. Notre héritage, nos racines, notre patrimoine, c’est primordial dans la vie ! En matière d’architecture comme de gastronomie ou de linguistique, la France est l’un des pays les plus riches du monde. C’est notre rôle de le montrer et de défendre des valeurs qui sont chères aux Français.
Outre l’édition, vous vous êtes également lancé dans le théâtre. Avez-vous des projets en la matière ?
Oh, c’est une belle découverte ! Nous avons écrit en 2011 avec ma femme Nathalie une pièce de théâtre, « Piège à Matignon », et elle se joue encore cet hiver pour une quatrième tournée partout en France. Elle cartonne vraiment et cela nous a donné envie, avec mon épouse, d’en écrire une deuxième qui devrait voir le jour en 2016.
Quel est votre regard de journaliste sur le vieillissement de la population ?
L’âge de la retraite, par exemple, ça ne veut plus dire grand-chose. Dans certains pays, il est à 70 ans, voire plus. L’espérance de vie a vraiment augmenté et a modifié notre perception de la vieillesse. Maintenant, cela dépend des métiers. Aujourd’hui, je ne pourrais pas être grand reporter en Irak ou en Syrie. Et un couvreur, à 65 ou 68 ans, doit sûrement commencer à avoir envie de descendre de son échelle (sourire). Si l’on n’a pas de problèmes de santé, l’âge est une question d’état d’esprit. Rester jeune, c’est avoir envie de découvrir des choses nouvelles. Par mon métier, je continue à apprendre tous les jours, grâce aux gens que je rencontre ou aux expériences que je fais. J’ai un frère médecin qui a 73 ans et qui exerce encore. J’ai aussi la chance d’avoir une maman qui a 101 ans. Je suis très jeune par rapport à eux (rires).