Orient-Express, entrez dans la légende !
S’il existe un train qui fait rêver, c’est bien le mythique Orient-Express. Synonyme d’aventure et de luxe, il a une histoire exceptionnelle. C’est en octobre 1883 qu’il effectue son premier voyage en quittant la Gare de Strasbourg (aujourd’hui Gare de l’Est) pour rejoindre Giurgiu en Roumanie, via Vienne, Budapest et Bucarest. Premier train couchette de l’histoire, il peut parcourir plus de 1 500 kilomètres de Paris à Constantinople (devenue Istanbul en 1930) en « seulement » 2 jours et 3 nuits. Inauguré en 1906, le tunnel du Simplon, reliant la Suisse à l’Italie, permet à l’Orient-Express de relier Paris à la capitale turque via Venise et Trieste. Sous son nouveau patronyme de Simplon-Orient-Express, celui qui est surnommé « le train des rois, le roi des trains » connaît son heure de gloire. Entre les années 1920 et les années 1930, les milliardaires américains comme les princes russes, les plus grands artistes comme les espions de tous bords profitent de son confort des plus « moderne ».
Le train des rois, le roi des trains
C’est dans ces années qu’Agatha Christie écrit son best-seller « Le crime de l’Orient-Express » qui entretient le mythe. En réalité, aucun meurtre n’a jamais été commis à bord. Mais c’est dans le wagon 2419 qu’est signée en novembre 1918 la reddition des Allemands à Compiègne, la même voiture servant à la signature de l’armistice en 1940 entre Hitler et les Français. Ce wagon est ensuite acheminé en Allemagne et détruit par les SS en 1945. La Deuxième Guerre Mondiale ralentit le développement du Simplon-Orient-Express qui compte, sur l’ensemble des lignes desservies, une centaine de wagons conçus avec la même recherche de raffinement et de bien-être. Le climat économique d’après-guerre et l’explosion des transports aériens accélèrent le déclin d’une ligne qui s’arrête en 1977. C’est l’opiniâtreté de James Sherwood, président de Sea Containers et de la société Belmond, qui permet le retour sur les rails du Simplon-Orient-Express. L’homme d’affaires réussit à racheter 35 voitures auprès de musées et de collectionneurs, à les restaurer et les décorer dans le style original. Le 25 mai 1982, le train renaît de ses cendres.
Des cabines à l’ancienne parfaitement équipées
Aujourd’hui, la principale destination du train est Venise où il a son port d’attache, si l’on peut dire. À partir de la Cité des Doges, on peut rejoindre Prague, Vienne, Budapest, Bucarest ou Berlin lors de voyages ponctuels (organisés seulement quelques fois dans l’année, il faut se renseigner sur les dates) avant de revenir sur Paris. Le voyage ancestral jusqu’à Istanbul est lui aussi proposé avec un forfait de 6 jours et 5 nuits dont 3 nuits à bord du train, mais n’a lieu qu’une fois dans l’année (départ le 26 août). Pour rejoindre Venise, au départ de Londres ou de Paris, on embarque dans une des 17 voitures du train soit 11 voitures-lits, 3 voitures-restaurants, 1 voiture-bar et 2 voitures pour le personnel et les bagages. Laque de chine, marqueteries en bois, lampes et couverts siglés, tout n’est ici que finesse et élégance. Toutes les cabines, richement décorées, sont équipées d’un cabinet de toilette. Côté gastronomie, on a droit aux petits plats concoctés par un grand chef, Christian Bodiguel, et sa brigade de cinq personnes.
Déguster sa boisson préférée au son du piano
Après le dîner, on se retrouve souvent dans la voiture-bar décorée dans le style Art Nouveau où l’on déguste sa boisson préférée en écoutant un pianiste. Dans la journée, le train traverse, à son rythme, les plus beaux paysages d’Europe. Oubliée cette sensation trépidante du TGV qui vous empêche de profiter de décors naturels somptueux. Vous l’avez compris, voyager avec l’Orient-Express est une expérience unique, hors du temps. Mais bien sûr, elle a un coût très élevé. Le Paris-Venise est à partir de 2 320 € par personne, le retour en avion en plus. Le voyage Venise-Prague-Paris est proposé à partir de 3 172 € par personne et le prestigieux Paris-Budapest-Bucarest-Istanbul est à partir de 7 924 € par personne. Comme on dit, le rêve n’a pas de prix. Quoique…
Pour tous renseignements :
www.belmond.com
01 44 50 17 71